Le portage salarial est né de tristes circonstances. La recherche absolue du management par les chiffres, depuis les années 1980, a juste engendré des départs massifs de cadres seniors au chômage. L'expertise coute chère, et les incertitudes des fluctuations très fortes des économies rend difficile une embauche à long terme de personnel couteux.
Autre explication, le principe de Peter n'épargne personne et il n'est pas souhaitable de faire stagner une foule de cadres dont les incompétences font prendre des risques bien trop élevés à l'entreprise. Les cadres seniors les plus dynamiques auront de toute façon toujours des contacts et des missions à envisager. Ces cadres qui restent hautement sollicités ont peu de temps à consacrer à l'administratif, d'où l'intérêt du principe du portage salarial.
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Comment fonctionne le portage salarial ?
Le code du travail définit les conditions du portage salarial des articles L1254-1 à 1254-31. Pour comprendre, il faut saisir une mécanique entre trois parties. L'exécutant des prestations est en général un consultant ou un spécialiste, qui détient un BTS ou tout autre diplôme BAC+2 ou trois années d'expérience métier dans le domaine de sa prestation. Cette personne détient un statut proche de celui de salarié de la société de portage, mais en aucun cas le portage ne peut être utilisé dans le contexte de prêt de main-d'œuvre ou de contrat de travail temporaire. Les trois points essentiels que le distingue d'un salarié sont les suivants :
- l'expertise
- la qualification
- l'autonomie
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Le ou la salarié(e) porté doit trouver ses clients, ce qui ne correspond en aucun cas aux obligations d'un salarié directement employé par une entreprise de conseil ou de services. Cette obligation de trouver le client est, de surcroit, compensée par une rémunération qui s'ajoute au cout horaire définit. En clair, un salarié travaillant avec une entreprise de portage salarial reçoit son revenu net de l'entreprise de portage.
La qualification du salarié en portage va lui permettre de négocier son contrat avec l'entreprise qui va recevoir la prestation de conseil ou de service au meilleur prix. Mais le contrat ne pourra durer au-delà de 18 mois renouvelable une fois.
Le salarié doit être autonome, car il pilote en solitaire son projet pour son client, et doit être capable d'en rendre compte régulièrement à la société de portage, le seuil minimum pour se faire d'une fois par mois est généralement requis. Une fois son prospect prêt à signer le contrat des prestations, il doit arrêter son choix sur une société de portage.
Certaines sociétés facilitent le démarrage d'activité de conseil, d'autres sont spécialisées dans la gestion de gros contrats avec une assurance paiement en cas de défaut de paiement de la société cliente. La société de portage aura l'obligation d'informer le consultant des sommes versées par le client, de détailler les frais de gestion professionnels et les prélèvements sociaux, et d'indiquer le détail de la rémunération nette. Ce fonctionnement bien particulier nécessite une bonne maitrise de la négociation et un esprit très rigoureux. Bon nombre de cadres seniors ont ainsi pu rebondir et entamer une brillante deuxième carrière en tant que consultant.